MONTRÉAL – Le Canadien semblait en voie de créer l’égalité dans la série, mais une percutante mise en échec de Tom Wilson, l’ennemi numéro un en ville, a fait basculer le match pour acculer le clan montréalais au mur après un revers de 5 à 2.
Les Capitals de Washington ont réussi leur mission de s’imposer devant la foule montréalaise et ils mènent désormais 3-1 dans la confrontation qui se poursuivra, mercredi, à Washington.
« J’ai aimé notre match…, a soupiré St-Louis, visiblement assommé. On s’est battus, ce n’était rien de parfait, mais on était dans le coup. »
La mise en échec de Wilson, qui a anéanti Alexandre Carrier, a asséné un coup dur au Tricolore. En fait, ce coup d’épaule a fait encore plus mal que le but gagnant car cette séquence a tout changé.
Car le Canadien menait 2 à 1 après 40 minutes d’action grâce à une belle démonstration de caractère.
Mais le scénario que le public du CH redoutait s’est produit. Wilson a été meilleur que dans le dernier match pour contrôler ses émotions et il a fait tourner le vent avec son geste.
Pendant que Carrier, sonné, retournait au banc, les Caps ont foncé au but pour inscrire le but égalisateur en profitant d’un rebond chanceux.
« Je ne crois pas que la mise en échec a changé le match, je trouve plus qu’ils ont bénéficié d’un rebond bizarre et la rondelle a dévié sur Cole (Caufield) pour se faufiler dans le but. C’est un très mauvais sentiment présentement, mais il faut regarder vers l’avant sans tarder », a résumé le capitaine Nick Suzuki.
Dix minutes plus tard, Andrew Mangiapane a enchaîné avec le coup fatal en déjouant Jakub Dobes d’un puissant tir avec 3 :37 à écouler au quatrième match. Dobes s’est bien débrouillé dans ce match en relève à Samuel Montembeault, blessé, mais le Québécois aurait peut-être stoppé ce lancer.
Arber Xhekaj et Kaiden Guhle ont été attirés par Dylan Strome sur cette séquence et Mangiapane a pu décocher son lancer d’un endroit favorable.
Brandon Duhaime et Wilson, encore lui, ont chacun ajouté un but dans un filet désert.
Avant ce revirement de situation, le Canadien aurait pu s’écrouler quand il s’est retrouvé à cinq contre trois pendant 44 secondes alors qu’il tirait de l’arrière 1-0. Les spécialistes de l’infériorité numérique (Mike Matheson, David Savard et Jake Evans) ont plutôt sauvé la mise.
Leur boulot a déclenché une ovation monstre de la foule et celle-ci a enflammé le Canadien qui a enchaîné avec deux buts dans les minutes suivantes en supériorité numérique. Précisons que le Tricolore a compté deux buts en seulement quatre lancers lors de la période médiane.
À ce moment, le Tricolore semblait en voiture pour l’emporter. Mais l’expérience des Capitals a fait son œuvre et ils ont renversé la vapeur pour infliger une défaite douloureuse au CH.
Revenons à Carrier qui a connu une soirée éprouvante. En première période, il avait évité le plus gros d’une attaque d’Alex Ovechkin qui a failli se retrouver sur le banc du CH. Cependant, Carrier a été frappé au bas de la jambe ce qui a nécessité un retour au vestiaire. Le coup de Wilson aura finalement conclu son match et ça ressemblait à une commotion cérébrale qui pourrait l’écarter des prochaines parties.
« Il est un guerrier, très constant et il sait toujours ce qu’il va nous donner », a commenté St-Louis avec déception pour son joueur.
« Il est tout un joueur, ce serait une grande perte, mais on a confiance en nos autres défenseurs », a réagi Matheson.
Le brio de Matheson, une relève qui promet en attaque
Si ce revers prendra du temps à digérer, le Canadien a démontré plusieurs choses intéressantes. Cette saison, le thème aura la résilience et cette rencontre en aura été une autre démonstration.
On vous parlait du brio en infériorité numérique. Voilà une preuve éloquente que le Canadien se rapproche d’une équipe solide en séries. Matheson a été sublime et il a été appuyé par ses coéquipiers.
Le plus prometteur demeure les jeux éclatants du jeu de puissance composé de Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Lane Hutson et Ivan Demidov. De voir qu’un quintette aussi jeune s’impose de cette manière, ça ne peut que faire entrevoir de beaux jours aux partisans.
« C’est sûr qu’il y a beaucoup de positif. Mais on digère cette défaite, il ne restait que trois ou quatre minutes à partie. C’est dur d’exprimer à quel point je suis fier du groupe parce qu’on est encore dans la bataille. On est un groupe résilient et confiant, on le savait qu’on devait aller gagner un match là-bas », a commenté St-Louis en retrouvant ses mots.
