Même si certains commentateurs s’avancent avec une surprenante confiance sur la formation du Canadien en vue du match de vendredi soir, Martin St-Louis n’a fourni aucune information sur l’identité des joueurs qui seront en uniforme pour le troisième match face aux Capitals de Washington.
Le mystère reste donc entier au sujet des deux noms qui titillent le plus les partisans depuis quelques jours, à savoir Patrik Laine et Arber Xhekaj.
Laine, d’abord, est le seul patineur du CH à avoir fait l’impasse sur l’entraînement matinal de son club. Est-il blessé ? Il subissait des « traitements », a écrit l’organisation dans une note adressée aux journalistes.
Plusieurs joueurs sont amochés, a souligné Martin St-Louis, si bien qu’on devrait voir plus de monde qu’à l’habitude à la période d’échauffement en début de soirée. Des « décisions » seront prises à ce moment.
Si Patrik Laine devait rater le troisième match de la série, et le premier présenté au Centre Bell, il s’agirait d’un énième rebondissement depuis son arrivée à Montréal. Mercredi, l’ailier n’a obtenu aucune présence en troisième période. Après la rencontre, l’entraîneur-chef n’avait pas parlé de blessures, plutôt d’une décision qu’il avait prise de prioriser les « 9 ou 10 joueurs qui nous aident à gagner ». De fait, Joel Armia et Emil Heineman avaient aussi été cloués au banc, mais avaient quand même été aperçus quelques fois au dernier engagement.
Ce n’était pas la première fois de la saison que St-Louis envoyait Laine en pénitence. Mais puisque le CH joue désormais en séries éliminatoires et que le Finlandais est le joueur le mieux payé de l’équipe, rien de ce qui lui arrive ne passe sous silence. Dossier à suivre, donc.
On n’en sait pas davantage sur les intentions de St-Louis à propos d’Arber Xhekaj, dont la présence est réclamée à hauts cris sur les réseaux sociaux comme si l’Ontarien était la réincarnation de Scott Stevens. Ce qu’on sait, toutefois, c’est que le numéro 72 était l’un des deux derniers joueurs sur la glace à l’entraînement matinal, l’autre étant Michael Pezzetta. Exactement comme deux joueurs qui seront laissés de côté. Si tel était le cas, on peut présumer qu’Oliver Kapanen pourrait prendre la place de Laine dans la formation.
Mais encore là, qu’en sait-on vraiment ? À suivre, disions-nous.

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Arber Xhekaj (72)
« Momentum »
Il y a des jours où le thème mis de l’avant par Martin St-Louis en vue d’un match est moins subtil que d’autres. Vendredi matin, par exemple, il a répété le mot « momentum » à 10 reprises.
Cela nous place dans une position inconfortable, puisque l’OQLF, qui a une grosse semaine comme on le sait, déconseille cet usage. Les suggestions de sa Vitrine linguistique : élan, impulsion, lancée, force, essor, allure, vitesse (de croisière), rythme, dynamisme, vigueur, énergie, conjoncture (favorable) ou conditions (favorables).
Peu importe le nom choisi pour désigner ce phénomène à la fois flou et précis, « on doit en faire davantage », a résumé le pilote. Et ce, « plus tôt et plus longtemps ».
Le Tricolore a en effet vu les Capitals imposer leur rythme lors des deux premières périodes des deux premiers duels. Chaque fois, les Montréalais sont restés dans le coup grâce à un effort au dernier vingt. Mais chaque fois, ça s’est soldé par une défaite.
La ligne est fine entre la victoire et la défaite. Mais tu te donnes une meilleure chance si tu peux avoir le “momentum” pendant au moins la moitié du match.
l’entraîneur-chef Martin St-Louis
« Les troisièmes périodes, c’est notre force, alors si on peut jouer comme en troisième pendant tout le match, on aura de bonnes chances », a abondé Alexandre Carrier.
Au Centre Bell, la foule sera bruyante et les joueurs le savent. Il importe donc, pour eux, de s’abreuver de leur « énergie », mais sans « perdre le focus ou oublier [nos] tâches », a poursuivi Carrier.

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Alexandre Carrier (45) et Connor McMichael (24) devant le filet de Samuel Montembeault (35)
Également sans se laisser tenter par un surplus d’émotion, a noté Brendan Gallagher, qui est allé « prendre des nouvelles du dentiste » jeudi à la suite d’un double échec reçu en plein visage au premier match.
« C’est le hockey des séries, il y aura toujours des frustrations, a-t-il prêché. Tu ne peux pas les laisser affecter ton jeu. Bien sûr, on aimerait qu’il y ait [des pénalités supplémentaires], mais parfois, dans les séries, ça n’arrive pas. C’est dans la nature de notre sport. »
Le vétéran a d’ailleurs apprécié la manière dont Cole Caufield a réagi, à la fin du deuxième match, lorsque son visage a lui aussi été caressé par un bâton sous les yeux d’un officiel attentif.
« À sa prochaine présence, c’était derrière lui, et il a obtenu des tirs dans la dernière minute. Tu peux être fâché, mais il faut être prêt. Cole était prêt. Mais il avait pleinement le droit d’être fâché. »