MONTRÉAL – Le regard de Martin St-Louis change quand on aborde le jeu du chat et la souris qui s’installe en séries. Il espère pouvoir s’appuyer sur son expérience pour mener sa jeune troupe à sortir victorieuse de cette série contre les puissants Capitals.
« C’est quelque chose que j’aime », a-t-il admis alors que c’était facile de le deviner.
« Je l’ai fait comme joueur : essayer de trouver des failles chez les adversaires. En séries, tu dois te plonger dans ça et voir de quelle manière ils veulent t’exposer aussi », a poursuivi St-Louis qu’on imagine avoir scruté ses adversaires très attentivement pour dénicher n’importe quel petit avantage durant sa carrière de joueur.
Cela dit, le stratège du Canadien s’est empressé de rappeler que ça ne se joue pas uniquement sur cet élément. La victoire passe aussi par la bonne attitude et l’état d’esprit adéquat.
« Ça te fera gagner autant que les X et les O, ça te prend les deux et on travaille dans ce sens. »
De l’avis de Kaiden Guhle – le seul joueur du Canadien qui a rencontré les médias samedi – le volet stratégique est déterminant, mais il s’avère tout aussi important d’encapsuler l’élan acquis jusqu’au prochain match.
« On aurait voulu conserver l’élan de la troisième période du premier match. On a réussi à se reprendre pour la troisième partie. Les partisans ont aidé et ils vont encore être là. On doit réussir des jeux qui ne donnent pas de souffle au club adverse et on a bien fait à ce chapitre vendredi », a cerné Guhle.
Parmi les tactiques qui ont mené à ce résultat positif, il y a eu la capacité à inverser les rôles. En effet, le CH a joué le rôle d’agresseur pour ce premier duel au Centre Bell.
« On a regardé des séquences pour savoir quoi éviter pour ne pas perdre notre élan », a révélé Guhle.
En tant qu’entraîneur, St-Louis doit également afficher la sagesse de relativiser le tout. Oui, sa jeune équipe a appris à gagner un match éliminatoire, vendredi soir, dans une ambiance électrique, mais ça ne promet rien.
« On a beaucoup mieux joué, mais c’était 3-3 en troisième période et on aurait pu perdre. En vivant de telles expériences, les joueurs réalisent des choses, tu te développes comme équipe », a souligné St-Louis.
L’idée ne peut guère être plus simple, le Tricolore voudra reproduire cet exposé convaincant, dimanche soir.
« Mais ça ne garantit rien, l’autre club va travailler sur des éléments pour revenir avec un meilleur match », a reconnu St-Louis.
À ce propos, l’entraîneur des Capitals, Spencer Carbery, a été habile pour alléger le climat et ne pas amplifier l’impact de la défaite au sein de son vestiaire. Cette saison, c’est arrivé seulement six fois que les Caps ont perdu deux matchs d’affilée.
Quant au Canadien, il a changé le narratif de sa saison grâce à cinq séquences de trois victoires ou plus.
Avec autant de doigté que Carbery, St-Louis a renvoyé la pression sur Washington.
« Je sais les Caps vont mieux faire dimanche, c’est l’une des meilleures équipes de la LNH, il faudra être prêts en partant », a-t-il déclaré.
Pour l’occasion, les Capitals devraient compter sur le retour d’Aliaksei Protas ce qui pourrait aider leur top-6 qui n’a pas répondu aux attentes dans le troisième match. En effet, le premier trio du Canadien a été en mesure de s’imposer notamment quand il était confronté à la première unité des visiteurs.
Oui, le succès du Canadien dans cette rencontre a été influencé par le jeu physique déployé. La domination au niveau des mises en échec (45 à 26) a ravi plusieurs partisans, mais c’est surtout l’efficacité de l’échec-avant qui a rapporté des dividendes.
« Nos attaquants sont dans un rôle pour avoir plus de moments pour jouer de manière physique. Avec un bon échec-avant, la rondelle est plus souvent à l’autre bout de la patinoire. Tu te défends moins aussi quand tu fais ça », a exposé St-Louis.