À compter de jeudi soir à la Place Bell, une nouvelle saison va commencer pour la Victoire de Montréal et la Charge d’Ottawa. Une saison assurément plus courte que celle qui a pris fin samedi, et qui va transporter l’une des deux équipes vers des moments d’allégresse et pousser l’autre, en congé. En attendant, la fébrilité était palpable au sein de la formation montréalaise mercredi, au point où l’attaquante Jennifer Gardiner n’en pouvait plus d’attendre.
« J’ai l’impression qu’il a fallu tellement de temps pour en arriver à ce moment, comme si cette semaine avait duré une éternité », a déclaré Gardiner après la séance d’entraînement de la Victoire, mercredi midi sur la patinoire du CEPSUM.
« Dans le vestiaire, on parle beaucoup de l’excitation, de notre plan de match, de tout ce qui vient avec, mais c’est de profiter de ce moment. Les séries éliminatoires du hockey professionnel, c’est quelque chose que j’ai regardé à la télévision toute ma vie. De savoir que tu vas disputer un match à un niveau plus élevé que n’importe quel autre match auquel tu as participé, c’est vraiment excitant. »
Gardiner est l’une des six recrues au sein de la formation montréalaise et sa présence au sein du premier trio, avec Marie-Philip Poulin et Laura Stacey, en fait l’une des attaquantes qui sera fort sollicitée contre la Charge.
Il en sera de même de la défenseuse Cayla Barnes, qui entamera les séries éliminatoires après avoir accumulé plus de minutes de jeu que toute autre patineuse chez la Victoire, à l’exception de la gardienne de but Ann-Renée Desbiens.
Barnes sait très bien ce qui l’attend.
« La ligue est déjà assez intense, et je pense que le niveau d’intensité va être amplifié. Ce sont les séries éliminatoires et la saison régulière ne compte plus. C’est une toute nouvelle saison et tout le monde va se battre pour sa survie. »
L’Américaine de 26 ans a connu une première campagne réussie dans la LPHF, après avoir remporté le tournoi de la NCAA avec l’Université d’Ohio State avec Gardiner comme coéquipière, le printemps dernier.
À cela s’ajoute le fait que Barnes a porté les couleurs de l’équipe des États-Unis, qui vient de remporter le Championnat du monde de hockey féminin en Tchéquie contre Gardiner et le Canada.
Ce bagage représente un atout indéniable en vue des éliminatoires, estime Erin Ambrose.
« Avec Cayla, d’abord et avant tout, elle a probablement plus d’expérience internationale que j’en ai. Alors oui, elle est une recrue, mais elle a pris part à de nombreux matchs de grande importance. En ce sens, Barnes sera Barnes et elle sera excellente », a déclaré la défenseuse canadienne.
Ambrose est bien placée, par ailleurs, pour comparer l’intensité d’une partie du calendrier régulier à un duel des séries éliminatoires. Après tout, il y a un an, elle a vécu trois matchs ayant nécessité du temps supplémentaire, dont l’un qui s’est rendu jusqu’à la troisième période de prolongation et à la fin duquel elle avait joué pendant plus de 61 minutes, contre Boston.
Sans revenir spécifiquement sur ce parcours atypique — « l’année dernière » sont des mots tabous dans le vestiaire de la Victoire — Ambrose peut certainement décrire les particularités d’un match des séries.
« Lorsqu’il s’agit de votre première participation aux éliminatoires, c’est de comprendre que les choses sont un peu différentes. Ce sera plus robuste, ce sera plus rapide, ce sera plus intense. C’est ce qui fait la différence. Tout le monde joue, dorénavant, avec la saison à l’enjeu. C’est quelque chose dont nous devons tenir compte. »
Aux yeux de l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, la brièveté des séries éliminatoires est l’un des aspects les plus importants à retenir, particulièrement pour les recrues.
« Il faut comprendre que l’on n’est plus dans un calendrier de 30 matchs. C’est un calendrier de trois matchs », a fait remarquer Cheverie en faisant allusion au fait que les demi-finales et la finale, dans la LPHF, sont des séries trois de cinq.
« Donc, vous savez que chaque match, chaque présence, chaque minute vont compter encore plus. C’est donc très important d’oublier les erreurs et d’aller de l’avant rapidement. Vous n’avez plus un intervalle de cinq matchs pour rebondir. Il faut que ça se fasse rapidement. »