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Élection partielle dans Arthabaska : « J’ai changé », assure Alex Boissonneault


Le candidat du Parti québécois (PQ) à l’élection complémentaire dans Arthabaska, Alex Boissonneault, veut tourner la page sur les démêlés judiciaires qu’il a eus alors qu’il était plus jeune et qui ont refait surface dans les derniers jours afin de se concentrer sur les enjeux qui comptent pour les gens de la circonscription.

J’ai changé, a assuré l’ex-journaliste en point de presse, mercredi matin, en lançant sa campagne à Saint-Ferdinand, la municipalité où il est né, qui l’a vu grandir et où il possède encore une terre aujourd’hui. Je ne pense plus les mêmes choses, a-t-il ajouté, aux côtés de son chef, Paul St-Pierre Plamondon.

Le candidat du PQ – qui, plus jeune, a milité dans le groupuscule d’extrême gauche Germinal – se décrit aujourd’hui comme quelqu’un de « centre droit », et c’est à ce titre qu’il a décidé, à 46 ans, de délaisser sa carrière à Radio-Canada pour se lancer en politique active.

La candidature de M. Boissonneault, qui a filtré dans les médias lundi, a pris tout le monde par surprise, tant dans l’univers journalistique que dans la classe politique.

Mais son passé a vite refait surface, d’abord dans certains médias, puis dans le discours du chef conservateur Éric Duhaime, qui sera lui-même candidat dans Arthabaska, et qui s’est ému des antécédents de son adversaire péquiste au cours des derniers jours.

Car bien avant de devenir journaliste, Alex Boissonneault avait été arrêté, détenu préventivement et condamné à une peine dans la communauté pour avoir comploté dans le but de commettre des méfaits pouvant causer un danger réel pour la vie des gens, lors du Sommet des Amériques de Québec, en 2001. Il avait alors 22 ans.

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L’entrevue de Patrice Roy avec Alex Boissonneault

Paul St-Pierre Plamondon, qui s’était déjà porté à la défense de son candidat la veille, a expliqué mercredi que le principal intéressé l’avait informé de son passé la semaine dernière.

Sans minimiser quoi que ce soit, le chef du PQ a expliqué en être arrivé à la conclusion que M. Boissonneault – qui a depuis obtenu un pardon, en 2011 – ne devait pas être cancellé pour cette raison.

Il a ma pleine confiance. Je me porte garant de cette candidature. Et [Alex Boissonneault] aura un jour l’occasion de se faire valoir, je l’espère, pour tous ces citoyens qui veulent quelqu’un qui a le cœur à la bonne place, qui travaille bien.

Une citation de Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ

M. Boissonneault, pour sa part, a admis qu’il savait que son passé referait surface en campagne, mais il a plaidé que son parcours professionnel et personnel témoignait qu’il avait mené une vie propre depuis.

Les gens changent et les humains évoluent, a-t-il ajouté, répétant plusieurs fois qu’il avait des regrets et qu’il avait tiré des leçons de 2001.

L’ex-journaliste se dit même aujourd’hui de centre droit, en ce qu’il croit que l’État devrait être plus efficace et qu’il devrait pouvoir en donner plus aux citoyens qui paient […] le quart de leur salaire en impôts, parfois plus.

Alex Boissoneault et Paul St-Pierre Plamondon sur un podium extérieur.

Alex Boissoneault a dû s’expliquer, mercredi matin.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Éric Duhaime a quant à lui déclaré après le point de presse du PQ qu’il était heureux que les informations concernant le passé d’Alex Boisonneault aient été diffusées et que le principal intéressé se soit expliqué. Maintenant, c’est à la population de juger, a-t-il ajouté.

Les électeurs sont capables de faire la part des choses, a admis le chef conservateur en mêlée de presse.

Cela étant dit, le Parti québécois a peut-être choisi le mauvais comté pour ce type de candidat là, parce que vous savez comme moi que Victoriaville a été le théâtre de la pire émeute qu’il y a eu lors du printemps étudiant, a-t-il poursuivi, soulignant que les souvenirs qu’en ont conservés les résidents ne sont pas très jojo.

Arthabaska est aussi le royaume de la PME, a relevé M. Duhaime. Donc pour quelqu’un qui a fait des trucs anticapitalistes, […] c’est sûr qu’au niveau des entrepreneurs, le candidat péquiste va devoir répondre à plusieurs de leurs questions, a-t-il fait remarquer.

Éric Duhaime derrière un lutrin.

« C’est important que le public sache qu’un candidat arrive avec un lourd passé », a plaidé Éric Duhaime, mercredi, en se défendant de faire campagne sur le passé de son adversaire. (Photo d’archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Paul St-Pierre Plamondon, dans une mêlée de presse subséquente mercredi après-midi à Victoriaville, s’est moqué des déclarations de M. Duhaime, faisant remarquer que celui-ci s’était engagé à mener une campagne positive.

Son candidat et lui ont, à cette occasion, tenté de rediriger la conversation vers des enjeux plus locaux, comme la détresse des agriculteurs.

Questionné sur l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a récemment promis d’agrandir, M. St-Pierre Plamondon a assuré que le PQ prendrait à tout le moins un engagement similaire lors de la campagne de 2026.

Il a toutefois ajouté qu’il [ferait] les suivis sur l’avancement du projet, parce que ça arrive des fois [que les caquistes] disent quelque chose et que, finalement, il se passe autre chose.

Les partis sur le qui-vive

La date de l’élection complémentaire dans Arthabaska n’est pas encore connue. François Legault a jusqu’à la mi-septembre pour l’ordonner, et il a souligné lundi que l’été n’était pas le meilleur moment pour s’assurer qu’un maximum de gens participent à l’exercice.

Cette partielle a été rendue nécessaire par la démission de l’ancien whip en chef de la CAQ, Eric Lefebvre, qui a quitté son siège le 18 mars dernier pour faire le saut chez les conservateurs fédéraux de Pierre Poilievre.

Avant d’être candidat, Alex Boissonneault animait l’émission matinale Première heure sur les ondes d’ICI PREMIÈRE à Québec. Il avait succédé à Claude Bernatchez en 2022 après avoir été pendant six ans correspondant parlementaire de Radio-Canada à l’Assemblée nationale.

Québec solidaire est, à ce jour, la seule autre formation à avoir révélé l’identité de son porte-étendard en vue de la partielle dans Arthabaska. Le parti a confié à Pascale Fortin, sa candidate en 2022, la mission de ravir la circonscription. La CAQ n’a pas encore fait d’annonce à ce sujet. Pas plus que le Parti libéral.

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