La campagne électorale qui s’achève aura été «historique» par sa stabilité remarquable dans les intentions de vote, révèlent les résultats du tout dernier sondage Léger avant le scrutin.
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«C’est du jamais vu, une campagne aussi stable», s’exclame Jean-Marc Léger, président de la firme Léger.
Si les élections avaient eu lieu vendredi, le Parti libéral (PLC) aurait remporté 43% des votes au pays, contre 39% pour le Parti conservateur (PCC), révèlent les résultats de deux sondages Léger–Le Journal publiés samedi.
Depuis le déclenchement de la campagne électorale fédérale, le 23 mars dernier, la répartition des intentions de vote a globalement peu bougé, celle des libéraux oscillant entre 44% et 43% tandis que celle des conservateurs oscille entre 37% et 39%.
«Campagne inutile»
«Une campagne aussi inutile, ça aussi c’est du jamais vu», s’étonne M. Léger, qui rappelle que les menaces tarifaires et existentielles de Donald Trump auront été au cœur de la bataille.
«Tous les autres enjeux, ils n’ont pas eu d’impact», analyse le sondeur. «Les gens ont déjà fait leur choix.» Il n’est donc pas étonnant que plusieurs aient trouvé la campagne «soporifique».
Il sera donc difficile pour les conservateurs de reprendre le dessus sur l’avance des libéraux et remporter le nombre de sièges nécessaires pour former le gouvernement, même si l’écart entre les deux meneurs peut paraître mince.
En vérité, les dés ont été lancés avant la campagne, entre janvier et la mi-mars, estime M. Léger. C’est pendant cette période que le PLC a connu une remontée «fulgurante» de 22 points dans les intentions.
Donnés pour gagnants avant Noël, les conservateurs de Pierre Poilievre n’ont pourtant pas mal performé, précise le sondeur.
«Mais le PLC a vampirisé le vote de tous les tiers partis au Canada», ajoute-t-il.
Particularités québécoises
Au Québec, le parti de Mark Carney domine presque autant qu’à l’échelle du pays (42%), mais c’est le Bloc Québécois qui arrive en seconde position avec 26% des intentions de vote, contre 24% pour le PCC.
Plusieurs tendances sont uniques à cette élection-ci, observe M. Léger.
Par exemple, les libéraux ont toujours été facilement élus dans la grande région de Montréal. Mais cette fois-ci, ils pourraient aussi faire des gains dans le reste du Québec. «C’est nouveau, cette force-là», remarque le sondeur.
Le Bloc Québécois a tout de même mené une «belle fin de campagne», puisqu’il semble avoir réussi à stabiliser son vote dans les derniers jours, ajoute M. Léger.
Évidemment, plusieurs facteurs peuvent encore faire bouger les aiguilles, nuance-t-il. Par exemple, un fort taux de participation des jeunes pourrait favoriser le vote conservateur.
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Répondants de 18 ans et plus sondés entre le 21 et le 25 avril 2025. Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le genre, la langue maternelle, la région, la scolarité et la présence d’enfant(s) dans le foyer.
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1502 répondants. À titre comparatif, un échantillon probabiliste de la même taille aurait une marge d’erreur de +/-2,53%.
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1000 répondants. À titre comparatif, un échantillon probabiliste de la même taille aurait une marge d’erreur d’au plus +/-3,10%, 19 fois sur 20.